vendredi 25 octobre 2013

L’historique du «bec de lièvre»



La curiosité de la provenance du terme « bec de lièvre » m'a poussé à faire des recherches sur la question. Malheureusement, jusqu’ici ma recherche n’a pas été aussi fructueuse que je l’aurais souhaité. Comme par exemple je n’ai pas trouvé officiellement la source du terme et l’année de sa provenance… La plus ancienne date trouvée fût du 17e siècle, dans un dictionnaire français.

Note : J’aimerais d’abord spécifier que ce qui suit est l’information que j’ai trouvée sur internet, mais je n’ai aucune preuve de son authentification!

Apparemment, nous devons le terme « bec de lièvre » à un médecin français du 16e siècle. Alors qu’il discutait tout bonnement avec un patient atteint d’une fente, il aurait tout simplement mentionné que sa lèvre était séparée, de la même façon qu’un lièvre! : « Comme un bec de lièvre! » (L’histoire n’en dit pas plus!)

La comparaison est non seulement restée, elle s’est imposé! Car dans tout les documents médicaux et même les dictionnaires et ce jusqu’au moins le 19e siècle, le terme officiel n’était pas une « fente labio-palatine » mais bel et bien « bec de lièvre ».

Malheureusement, ce terme fût victime d’une époque bien sombre pour quiconque en était affligé. Lors de l’hystérie collective que fût la chasse aux sorcières et de la croyance que ces femmes vouaient un culte à Satan. Pourquoi un simple terme fût une aussi grave nuisance pour ces gens? Et bien, tout d’abord, il faut savoir qu’à l’époque, les sorcières n’étaient pas seulement associées au chat noir! Mais aussi au lièvre! Selon les croyances, les sorcières avaient non seulement le pouvoir de se transformer en chats, elles pouvaient aussi prendre l’apparence d’un lièvre… Et on croyait même que si un lièvre faisait sursauté une femme enceinte, son bébé naîtrait avec cette marque!

C’est au 17e siècle que la folie entourant les sorcières prit une tournure démesurée. C’est aussi à cette époque que le lièvre devint un symbole de Satan lui-même! Si une femme donnait naissance à un enfant portant le symbole du lièvre, donc un « bec de lièvre », et bien cela voulait dire qu’elle avait eu des relations avec Satan! Et donc il était perçu que ce bébé était une « preuve irréfutable » de la relation entre la mère et Satan! Ce qui condamnait automatiquement la mère à une fin certaine et violente! Qu’advenait-il de l’enfant? Ça je l’ignore mais je ne crois pas que son sort devait être beaucoup plus réjouissant…

Peut-être devrait-on voir dans cette histoire une autre raison qui expliquerait pourquoi ce terme désuet et inapproprié qui a connu tant de disgrâce au fil des siècles devrait rester à sa place, dans l’histoire… Peut-être devrions-nous nous libérés de ce terme qui a tant de bagages négatifs reliés à lui… Laissons le passé dans le passé!




Pour ceux et celles qui seraient curieux d’en apprendre d’avantage sur l’histoire médicale des « bec-de-lièvre », voici un lien vers la bibliothèque nationale de France ou vous pouvez trouver plusieurs documentations d’époques, entièrement numériser (vous pouvez donc les lires au complet). Ce sont des écrits de médecins du 19e siècle qui font part de leurs expériences avec les « bec-de-lièvre ». 

http://gallica.bnf.fr/Search?ArianeWireIndex=index&p=1&lang=FR&q=%22bec-de-li%C3%A8vre%22&x=12&y=15 

Bonne lecture!



jeudi 24 octobre 2013

Doit-on encore dire: «Bec de lièvre»?



 Lorsque j’ai commencé à mentionner aux gens à propos de la fente de ma fille, je disais : « une fente labio-palatine » et les gens disaient : « une quoi? ». Je leur répondais donc  « un bec de lièvre » et alors ils comprenaient. Ça ne me fâchait pas car je savais que c’est le terme le plus connu!

J’ai commencé à faire des recherches sur l’origine du terme. À l’époque c’était, on dirait,  le terme médical officiel mais dans tout les écris moderne on mentionne le fait que la médecine d’aujourd’hui tente de faire enrayer ce terme, qui semble très mal perçu. Je ne m’étais pas poser la question jusque là mais à force d’y penser, et en tant que future maman, j’ai compris pourquoi.

Et voici mon explication :

Quel parent a envie que l’apparence physique de son enfant soit comparée à celle d’un animal? Aussi mignon puisse-t-il être…

Mais je comprend que le terme officiel puisse être dur à se rappeler pour quelqu’un qui ne baigne pas dans ce contexte médical, alors voici ma suggestion pour les gens qui connaissent des parents d’enfants qui en seraient atteints : dites simplement « fente » ou « fissure »! C’est facile à se souvenir et ça ne blesse personne!

Et peut-être qu’avec le temps, nous parviendrons à enrayer cette expression de notre vocabulaire… 



jeudi 10 octobre 2013

Mission Sourires d'Afrique



  




Mission Sourires d'Afrique est une équipe de bénévoles qui regroupe des spécialistes issus de différents milieux médicaux de Montréal. La fondatrice de la Mission, Dre Louise Caouette-Laberge, est la chef du service de chirurgie plastique ainsi que professeure titulaire de chirurgie plastique au CHU Sainte-Justine et professeure à l'Université de Montréal, ainsi que l'auteure de plusieurs publications scientifiques dans le domaine de la chirurgie de reconstruction chez l'enfant!

 La Mission a pour but de soigner et d'enseigner. C'est à dire que non seulement l'équipe se rend en Afrique afin de pratiquer des opérations sur des bébés, enfants et même adultes atteint de fentes labio-palatines, ils vont également transmettre leurs connaissances et expertise à l'équipe médicale locale afin que celle-ci puisse, lors du départ de la Mission, poursuivre le travail.

Nos dons servent à l'achat et au transport du matériel chirurgical  et anesthésique nécessaire. En 2012, au cours d'une mission de 14 jours, l'équipe (ainsi que nos dons!) , a permis à 64 jeunes porteurs de fentes labio-palatines d'être opérés!

Alors bien sûr, soyons généreux!


Vous pouvez faire un don en ligne, via leur site : 

Où alors par chèque, libellé à : Fondation CHU Sainte-Justine
(important, bien spécifier au bas du chèque : Mission Sourires d'Afrique)


Envoyez à :        
Mission Sourires d'Afrique
a/s Service de chirurgie plastique du CHU Sainte-Justine
3175 , chemin de la Côte Sainte-Catherine , bureau 7911
Montréal (Québec)  H3T 1C5
Téléphone : (514)345-4771 




Je vous suggère fortement de prendre le temps d'aller visionner le reportage diffusé à l'émission « Une pilule une petite granule » , qui traite de Mission Sourires d'Afrique.
Via ce Lien :




Partenaires de la Mission :




mercredi 9 octobre 2013

Échographies


Voici donc les toutes premières photos de notre petite puce :


21 Juin 2013 - Charles Lemoyne

Quelques instants avant la découverte d'anomalies...




27 Juin 2013 - Sainte-Justine

Si vous remarquez la date, vous constaterez qu’ils ne perdent pas de
temps afin de vous prendre en charge à Sainte-Justine!



15 Juillet 2013 - Sainte-Justine

Alors au lieu de jouer a « Où est Charlie? », jouons à « trouver la fente »! C'est la seule photo que nous avons de sa fente, faut le savoir que c'est ça! Dans la « tache » blanche du milieu, il y a deux points noirs, c'est les narines. En dessous, une ligne noir, c'est la bouche. Et donc, sous chaque narine et ce jusqu'à la lèvre, deux lignes verticales qui les relies, ce sont les fentes! 


mardi 8 octobre 2013

Liens


Cette section sera mise à jour au fur et à mesure que je découvrirai de nouveaux liens intéressants et pertinents à vous proposer. 

Liens :



 

Lexique



Pour ceux et celles qui aimeraient en découvrir d'avantage sur les terminologies médicales employées dans mon journal.



Voici les liens Wikipédia :





lundi 7 octobre 2013

Mon processus d’acceptation



Comme je le mentionnais dans notre suivi à l’hôpital, je suis naturellement passé par toute une gamme d’émotions avant de me rendre à l’acceptation de la situation. Bien sûr il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de traverser cette étape inévitable avant la venue de notre enfant « imparfait ». Pour la plupart il y a un deuil à faire, celui de l’image idéale qu’on s’était faite de notre bébé. Évidement personne n’est parfait! Malheureusement chez certains parents, l’idée que leur enfant puisse naître avec des difficultés peut être très angoissante, voir insurmontable! Mais même pour les parents comme moi qui seraient prêts à mettre leur vie personnelle de côté afin de s’occuper de leur enfant à temps pleins si leur situation s’y prêtait, même pour nous, le deuil est présent et se doit d’être fait…

Aussi, chaque situation est différente et tous les parents n’ont pas le même processus à suivre, certains n’obtiennent à la base que le diagnostique de la « fente labio-palatine ». Pour nous, il y a eu tellement de craintes plus graves encore, comme la possibilité d’une trisomie ou autre anomalie congénitale grave. Cela aurait pu nous empêcher de poursuivre la grossesse. Finalement l’idée d’avoir juste la fente à gérer est devenu notre souhait le plus cher! Ça nous à permis de banaliser la situation en quelque sorte et donc de l’accepter beaucoup plus facilement.

Il y avait, malgré tout, un processus à traverser. C’est sûr que dans tout les cas, aller voir des photos de bébés FLP sur le web, quand tu viens d’apprendre que ton enfant en est atteint, ça mets à l’envers et c’est peu dire! C’est d’autant plus bouleversant du fait que sur Internet, on y trouve généralement les pires cas!

C’était très difficile pour moi de parler de ce que je vivais à mon entourage, alors que j’étais en plein cœur de l’incertitude de l’ampleur de la situation médicale de notre fille. Toutefois lorsque j’en parlais à quelqu’un, la fente était l’aspect le plus facile à mentionner!

Malgré tout, une fois les suivis médicaux terminés, quand finalement nous avons appris qu’elle n’avait qu’une fente labio-palatine, il y avait toujours très peu de personnes qui étaient au courant. Et donc je me suis mise à me poser des questions sur comment j’allais vivre avec la réaction des gens à sa naissance, quelle allait être ma propre réaction!? Je me disais que la dernière chose que je voulais pour ma fille c’est que les premiers sentiments que son entourage aurait à son égard soient de la pitié et de la tristesse! Pire encore: et si j’étais la première à lui faire ressentir ces émotions!? Je me demandais même si je serais capable de montrer des photos d’elle avant son opération… Bref, j’étais très angoissée sur ma réaction (et ce même si je l’acceptais) et celle des autres, mais si je ne voulait pas de réaction surprise de la part des autres, je devais l’annoncer…

J’ai donc décidé de l’annoncer sur Facebook! J’allais, de cette façon, rejoindre tout le monde d’un coup, même ceux à qui je parle moins. J’allais également pouvoir mettre des photos en ligne sans crainte que quelqu’un ne soit pas au courant.

Voici mon approche (post facebook) :



À mes amies facebook qui ne sont pas encore au courant: il ne me reste que quelques semaines avant l'arriver de ma petite pichounette! Je tenais aussi à prendre un moment pour aviser tout le monde d'avance de la situation afin d'éviter les chocs au moment où vous allez la voir. Alors voilà; ma fille va naître avec une ''fente labio-palatine bilatérale'' communément appelé ''bec de lièvre''. Je me suis posé la question à savoir comment j'allais réagir face aux regards des autres... Et bien comme je ne veux pas la cacher, que je serai fière d'elle et que pour moi elle sera la plus belle je tenais à partager ce détail avec tout le monde avant qu'elle arrive. Comme toute nouvelle mère, je vais vouloir la montrer fièrement au monde entier! Par ailleurs, avis à ceux et celles qui viendront la visiter: s-v-p, laisser votre pitié à la porte Je ne veux pas que le premier sentiment que les gens aient à l'égard de ma fille soit de l'apitoiement! Alors voilà, c'est dit! Sur ce, moi, j'ai très hâte de la voir cette petite fille pleine d'énergie! 



La réaction générale fût très touchante, les gens m'ont tellement soutenu et étaient si positifs que non seulement je n’avais plus aucune apréhension face aux sentiments que les autres auraient au premier contact de ma fille, j’était également rassuré sur ma propre réaction ! Au même moment, j’ai commencé ce blogue qui s’est avéré très thérapeutique ! Devoir autant réfléchir à notre situation, découvrir celle des autres parents, faire toutes ces recherches plus techniques, ajouté à la réaction si chaleureuse de mon entourage tout entier, a fait en sorte que non seulement je n’ai plus aucune crainte mais je me sens aussi complètement d’attaque à faire face à tous les défis à venir. Je dois même ajouter que j’ai extrêmement  hâte de finalement la voir et d’être la première à lui dire à quel point elle est belle !
 

jeudi 3 octobre 2013

Suivi en « GARE »



Notre retour à l’hôpital deux semaines plus tard fût beaucoup plus angoissant qu’à notre première visite. Je redoutais terriblement l’éventualité de me faire offrir en fin de journée la possibilité de faire un arrêt de grossesse. L’idée de devoir prendre une telle décision m’apparaissait comme la pire chose au monde. J’en étais d’autant plus terrifier du fait que je savais que mon conjoint et moi n’aurions pas la même réaction. Ça m’angoissait beaucoup car même s’il allait accepter ma décision de la garder et d’accepter les responsabilités que ça impliquerait, ce n’était pas à la base la décision qu’il aurait pris. Je devrais en plus vivre avec le fardeau de lui avoir imposer une vie qu’il n’aurait pas choisi pour lui-même et donc vivre avec l’inquiétude que ça affecte notre couple et par conséquent notre famille. De ce que j’ai lu sur les forums, je suis restée avec l’impression que beaucoup de femme qui décide ou songe à ne pas garder le bébé sont déchirée avec cette décision principalement par peur de perdre leur conjoint et par le fait même ce retrouver seule avec l’enfant… Au bout du conte en retournant les possibilités de tout bord et tout côtés, il n’y a pas de décisions faciles ni idéale, je crois qu’il faut simplement écouter notre cœur et non nos peurs!

Et donc, la matinée a commencée comme à la routine par une échographie. Malheureusement, les points hyperéchogènes au cœur apparaissaient toujours. Par contre, une bonne nouvelle, elle avait pris du poids! Mais bien sûr ce n’était pas assez pour nous rassurer. En plus, pour couronner le tout il y avait un nouveau problème! Le niveau du liquide était désormais trop élevé. Qu’est-ce que ça voulait dire? Nous allions, encore une fois, devoir attendre afin d’obtenir des réponses.

Prochaine étape, l’échographie cardiaque. Une heure couchée sur le dos sans bouger, sans voir l’écran, à angoisser sur le résultat à venir. Une fois terminé, nous avons rencontré le spécialiste qui avait eu le temps d’évaluer les images du cœur de notre bébé. Et voici finalement le moment ou le terrible poids sur nos épaules a commencé à s’alléger! En gros, il nous a expliqué que les points qui étaient présent n’étaient absolument pas dangereux pour le bébé! Que c’était minuscule et que ça n’aurait aucun impact sur sa santé! Mais malgré cette merveilleuse nouvelle, après la dernière fois, j’avais appris à ne pas prendre pour aquis un seul résultat positif, c’était un tout et je devais attendre la suite avant de sauter de joie!

Nous sommes donc aller retrouver le médecin en GARE afin d’obtenir des explications sur ces nouveaux résultats. Premièrement le poids, elle était toujours un peu petite mais sa prise de poids respectait la courbe de croissance alors c’était tout aussi bien. Poids : Check! Deuxièmement le cœur, comme le spécialiste l’avait dit, ce n’était plus un facteur dans l’équation. Alors cœur : Check! Même les résultats de nos caryotypes (tests sanguins afin de détecter des problèmes génétiques) ne signalaient rien d’anormal! On a donc insisté à savoir si on pouvait désormais relaxer, qu’elle avait seulement une fente labio-palatine bilatérale mais qu’il n’était absolument plus question de quelque chose de grave… On nous a donc confirmé qu’on allait pouvoir mener à terme la grossesse sans inquiétude, qu’on allait avoir un bébé en santé après tout! Je crois que j’étais soudainement si légère à ce moment là que je me suis probablement mise à flotter dans le bureau!

Par contre, nous devions malgré tout continuer notre suivi en GARE dû à ce nouveau facteur détecté à l’échographie : le niveau du liquide amniotique élevé. Par chance, il n’y avait rien de grave cette fois! On nous a expliqué que c’était probablement occasionné par sa fente, qu’elle n’arrivait probablement pas à boire le liquide correctement! Quoi!? Les bébés boivent le liquide dans le ventre de leur mère!? Apparemment! On a donc demandé ce que ça impliquait comme résultat, y avait-il un danger quelconque? En fait ce n’était pas inquiétant mais ça impliquait la possibilité d’accoucher prématurément! Et c’est pourquoi nous devions continuer les suivis car même s’il n’y avait rien que nous puissions faire, nous devions garder l’œil ouvert sur le niveau du liquide… Alors finalement, après avoir eu une nouvelle qui selon moi, relevait du miracle, nous n’allions tout de même pas l’avoir facile soudainement!

Mais peut-être bien après tout. Lorsque nous sommes retourné pour le suivi du liquide, non seulement le niveau c’était rétabli mais même son poids était désormais parfait! La possibilité d’accoucher prématurément était écartée. Nous étions donc à présent de retour dans une grossesse normal! Nous n’avions plus besoin d’aller en GARE. Quel soulagement!  Nous pouvions continuer les quelques semaines restantes de notre grossesse à nous préparées de façon normale à la venue très attendue de notre petit miracle! Après avoir vécu autant d’émotions et de peur de la perdre, laissez moi vous dire que j’ai particulièrement hâte de l’avoir finalement dans mes bras…